Tout savoir sur le mode de vie Veggie !

Printemps 2017 - Magazine Chef & Co.
Par Florence Scanvic
Vice-Présidente // Vice-President - Association végétarienne de Montréal

L’Association végétarienne de Montréal a pour mission de sensibiliser le grand public aux nombreux bienfaits d’une alimentation et d’un mode de vie végétarien/végétalien pour l’environnement, la santé et l’éthique animale. Organisme sans but lucratif, l’AVM est gérée uniquement par des bénévoles. www.vegemontreal.org

 

VÉGÉTARISME | VÉGÉTALISME | VÉGANISME :  QUELLES DIFFÉRENCES ?

Les végétariens ne consomment pas de chair animale (viandes et poissons).

Les végétaliens ne consomment aucun produit animal (viandes, poissons, oeufs, lait et miel).

Les véganes quant à eux ont un mode de vie qui refuse toute souffrance ou exploitation animale. Ceci s’applique à l’alimentation bien sûr, mais également à l’habillement (fourrure, cuir, laine…), aux cosmétiques (tests sur animaux) et aux divertissements (zoos, parcs aquatiques, cirques avec animaux, rodéos…)

 

POURQUOI LE VÉGÉTARISME/VÉGÉTALISME ?

Différentes raisons mènent à choisir une alimentation végétale. En fonction de sa sensibilité et de ses valeurs, on peut être végétarien/ végétalien pour l’éthique animale, l’environnement, la santé et la justice sociale. Il n’existe aucune hiérarchie parmi ces motivations ; certaines personnes peuvent l’être pour une de ces raisons ou bien pour l’ensemble de celles-ci.

 

POUR L’ÉTHIQUE ANIMALE

La première motivation qui vient en tête lorsque l’on parle de végétarisme/végétalisme est l’éthique animale. En effet, tout comme les chats ou les chiens que notre société occidentale a choisi de chérir, les animaux dits « d’élevage » sont des êtres sensibles qui ressentent la joie, la peur et la douleur.

 

Afin de satisfaire nos papilles gustatives, ce sont environ 56 milliards d’animaux1 qui sont tués chaque année dans le monde. Cet abattage intervient le plus souvent au terme d’une courte vie misérable au cours de laquelle ces animaux ne seront considérés que comme des moyens de production et n’auront vu la lumière qu’au travers des grilles du camion les conduisant à l’abattoir.

 

On ne parle même pas ici des 91,3 millions de tonnes d’animaux marins qui sont pêchés chaque année et des « prises accessoires ». (Lors de la pêche, une partie des animaux capturés est rejetée à la mer, morts  ou agonisants, car trop petits ou ne correspondant pas aux espèces ciblées. Pour obtenir 1 kilo de crevettes, jusqu’à 20 kg de poissons seraient pêchés puis rejetés morts à l’eau2).

 

POUR L’ENVIRONNEMENT

À l’heure d’une prise de conscience généralisée de l’urgence d’agir contre le réchauffement climatique, le poids environnemental de la viande commence doucement à se faire connaître. L’élevage est en effet responsable de la production de 15 % des gaz à effet de serre, soit davantage que tous nos modes de transport réunis (voitures, avions et bateaux). C’est également une industrie très gourmande en eau : la production d’un kilogramme de boeuf en requiert 15 500 litres contre 1 300 litres pour un kilogramme de blé.

 

Par ailleurs, bien que l’huile de palme ait été déclarée l’ennemie numéro un en matière de déforestation, l’élevage bovin n’est pas en reste, car il est responsable de 80 %3 de la destruction de la forêt amazonienne. L’élevage ne se fait pas en milieu boisé !

 

Pour appuyer tout cela, un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement datant de 2016 affirme qu’« une réduction substantielle des impacts [du changement climatique] ne serait possible qu’avec un changement substantiel, au niveau planétaire, de régime alimentaire, d’où serait bannie la consommation de tout produit d’origine animale. »

 

Concernant la pêche, la destruction engendrée par le chalutage de fond ainsi que la surexploitation des mers peuvent notamment être cités. Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), si nous maintenons notre consommation de poisson au niveau actuel, les océans seront vides en 2050 !4

 

POUR LA SANTÉ

Une alimentation végétale équilibrée et bien planifiée permet de se maintenir en bonne santé à chaque étape de la vie, et réduit notamment les risques de maladies cardiovasculaires, diabète de type 2 et même de certains cancers.567 L’adoption d’une alimentation végétarienne ou végétalienne préserverait de 7,3 à 8,1 millions de personnes de ce type de maladies chaque année dans le monde.8

 

POUR LA JUSTICE SOCIALE

L’élevage monopolise 75 %9 des surfaces agricoles de notre planète. Si les récoltes de ces champs étaient utilisées pour nourrir les humains plutôt que les animaux d’élevage, 4 milliards de personnes supplémentaires pourraient être nourries.10 Actuellement, un tiers des récoltes des cultures mondiales est destiné à l’élevage.

 

RÉPONDRE À UNE DEMANDE CROISSANTE

Montréal compte aujourd’hui près de 70 restaurants végétariens/ végétaliens, soit cinq fois plus qu’il y a 10 ans. L’Association végétarienne de Montréal (AVM) conçoit un annuaire recensant les adresses de ces commerces, et force est de constater que cet outil s’étoffe chaque année un peu plus.

 

Le Festival végane de Montréal témoigne également de l’engouement que suscite l’alimentation végétale. Alors que pour sa première édition en 2014, l’événement avait attiré 5 000 visiteurs, deux ans plus tard, ce sont plus de 12 000 curieux et avertis qui sont venus profiter de ce que l’édition 2016 avait à offrir. Une belle marge de progression qui peut être attribuée au dynamisme de la communauté à laquelle nous nous adressons. Les informations circulent vite dans le réseau et chaque nouvelle adresse suscite l’engouement. Le succès peut être fulgurant comme pour le restaurant LOV sur la rue McGill qui ne désemplit pas depuis son ouverture.

 

LAISSEZ-VOUS SÉDUIRE PAR CETTE GASTRONOMIE NOUVELLE !

Afin de vous faire une idée de la créativité et des innombrables saveurs de la cuisine végétale, je vous invite vivement à franchir la porte des nombreux établissements de Montréal, et à constater par vous-même que les termes végétariens et végétaliens riment avec épicurien.

 

Du buffet du Resto Végo, aux tables gastronomiques d’Invitation V et de Sushi Momo, en passant par les formules rapides de la Panthère Verte et de Copper Branch, chacun trouvera assurément son compte dans l’offre végétale montréalaise.

 

Les dents sucrées quant à elles seront assurément séduites par les délicieuses pâtisseries de Sophie Sucrée et de Petit Lapin, ainsi que par les cafés Venosa et Juicy Lotus.

 

LANCEZ-VOUS UN DÉFI VÉGÉTAL

Dans le but de démocratiser l’offre végétale et d’aider les restaurateurs à franchir le pas, l’AVM lancera prochainement le projet VegOresto inspiré de l’association française L214. Il s’agira de mettre au défi des restaurateurs non-végé de développer un repas 100 % végétal. Les chefs qui embarqueront dans cette aventure culinaire bénéficieront d’une belle visibilité auprès de la communauté végétarienne/végétalienne et seront encouragés à conserver par la suite des options végétales dans leur menu.

 

Enfin, signe que les temps changent, pour la grande finale 2017 du prestigieux concours culinaire du Bocuse d’Or, le thème assiette était 100 % végétal. Et vous, qu’attendez-vous pour embarquer dans ce mouvement ?

 

 

CASSER LES MYTHES

 

LA CUISINE VÉGÉTALE EST TERNE ET SANS SAVEUR

Tous les omnivores vont citer l’exemple du tofu comme un aliment insipide, mais un morceau de viande cuit à la vapeur aurait-il meilleur goût ? Tout est dans la manière d’accommoder. Essayer la cuisine végétale consiste à s’ouvrir à un monde d’ingrédients, de condiments, de produits nouveaux et de textures inhabituelles qui viennent remplacer des plats qu’on connaissait trop par coeur. Les papilles adorent !

 

C’EST FACILE DE DEVENIR VÉGÉTARIEN/VÉGÉTALIEN

Afin de garantir un changement alimentaire sain et durable, il est important de s’accorder une transition douce, de se renseigner sur ce que l’on mange et de remplacer progressivement les éléments de la cuisine qu’on choisit d’abandonner. En optant pour une alimentation végétale, il faudra aussi considérer qu’il s’agit là d’un choix à la fois santé, éthique, environnemental et politique, qui sera régulièrement confronté, que ce soit par des amis, de la famille ou des inconnus.

 

C’EST DIFFICILE DE DEVENIR VÉGÉTARIEN/VÉGÉTALIEN

Un peu de curiosité et de patience peuvent suffire à ancrer de nouvelles habitudes dans votre quotidien. Le défi végane 21 jours est un programme gratuit qui peut vous y aider. Il est soutenu par la marque de produits biologiques Prana et permet d’acquérir les bases fondamentales d’une nouvelle alimentation.

 

Quoi qu’il en soit, il est important d’être indulgent avec soi-même, d’y aller à son rythme et de ne pas hésiter à demander de l’aide à des professionnels de la nutrition. C’est le rôle de l’AVM de vous aider dans cette transition.

 

ALIMENTATION VÉGÉTALE = CARENCES

En fait, il y a davantage de carences chez les omnivores, notamment en fibres. Le plus drôle ici, c’est que les végétariens, et encore plus les végétaliens, sont généralement des personnes en pleine santé. Ils sont globalement mieux renseignés sur les apports nutritionnels et veillent à l’équilibre de leur alimentation. Résultat, ils vivent en moyenne plus longtemps et en meilleure santé que les autres.

 

Des médecins de renommée internationale comme le Dr. Michael Greger attribuent à ces modes de vie des bénéfices majeurs pour la santé. Un choix à considérer pour éviter ou régler les grands maux de notre société que sont les problèmes de surpoids, de diabète de type 2 et de cholestérol.

 

 

 

 

1. « Food | Animal Equality. » [Online]. Available: http://www.animalequality.net/food.

2. http://www.fao.org

3. Greenpeace, 2009. « En Amazonie » (juin 2009).

4. http://www.ledevoir.com/documents/pdf/peche.pdf

5. M. Springmann et al., “Analysis and valuation of the health and climate change cobenefits of dietary change,” Proc. Natl. Acad. Sci., vol. 113, no. 15, pp. 4146–4151, 2016.

6. V. Bouvard et al., “Carcinogenicity of consumption of red and processed meat,” Lancet Oncol., vol. 16, no. 16, pp. 1599–1600, 2015.

7. American Dietetic Association and Dieticians of Canada, “Position of the American Dietetic Association and Dieticians of Canada: Vegetarian diets,” J. Am. Diet. Assoc., vol. 103, no. 6, pp. 748–765, 2003.

8. M. Springmann et al., “Analysis and valuation of the health and climate change cobenefits of dietary change,” Proc. Natl. Acad. Sci., vol. 113, no. 15, pp. 4146–4151, 2016.

9. J. A. Foley et al., “Solutions for a cultivated planet,” Nature, vol. 478, no. 7369, pp. 337–342, 2011.

10. E. S. Cassidy et al., “Redefining agricultural yields: from tonnes to people nourished per hectare,” Environ. Res. Lett., vol. 8, no. 3, pp. 1–8, 2013.

 

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